PUBLICATION :L'ESTRAN NOURRICIER
EN VOIE D' ILLUSTRATION
L’ESTRAN NOURRICIER
Selon la définition du dictionnaire :
« L’estran est la portion du littoral située entre les basses et les hautes mers ».Il s’agit de l’espace qui apparaît, lorsque la mer se retire, entre la plage et les flots.
- Sur ses 13 kms de façade maritime, la Tranche bénéficie d’un littoral très varié.
Nous vous proposons une visite des différents sites et les pêches qui y sont pratiquées en vous guidant par le plan des plages édité par l'Office de Tourisme.
A l'est, après la traversée de la lagune, apparaît l’estran de la Belle- Henriette et ses bouchots.
A basse mer, le sable gris de la baie, sculpté par les flots, prend un aspect de vaguelettes. Le sol ressemble à une maquette de désert saharien…
Mais au premier flot, ce désert sort de sa léthargie : la vie grouille, la faune se réveille.
Jusqu'en 1950, la plupart des tranchais possédaient quelques lignes de bouchots qui assuraient un apport alimentaire familial. Contrairement aux boucholeurs professionnels, adeptes des clayonnages consistant à réunir les pieux par des fascines disposées horizontalement (le" clionage"), ils pratiquaient le "catinage" entourant le pieu de branches verticales bizarement appelées les"catins".
Les paquets de moules venant des bouchots à naissain étaient mis dans des poches en filet , les"poques" coincées entre le pieu et les branches.
Au pied des pieux étaient fixés horizontalement des fagots de «tamarins» pour attirer les crevettes péchées avec un «treillaud».
Dans ces fagots les enfants délogeaient avec une fourchette des anguilles de mer ("les angueilles") piégées par la mer descendante durant leur festin de crevettes.
Cette gestion familiale dura jusqu’en 1954 , année où en raison de l’envasement par ralentissement de la circulation de l'eau l'administration imposa l’abandon des lignes hautes.
Depuis 1971, clionnages et catinages sont interdits.
Les tranchais pratiquaient aussi la pêche "à la senne"filet dont la longueur variait entre 15 et 30 mètres muni a ses 2 extrémités batons ("les échalas") sur lesquels etaient fixées deux ralingues ,l'une garnie de flotteurs et l'autre de plombs . A chaque extremité des cordes permettaient aux senneurs dont le nombre variait suivant la longueur du filet de 5 à10 hommes de tirer l'engin.
Pêcher dans le calme nocturne sous la lune entre les lignes de bouchots était magique.
Il était fréquent que l'un des senneurs recoive une décharge électrique en marchant sur une raie torpille ("un tremble") et lance un cri sinistre anachronique dans cet environnement respirant sérénité .
En raison des contraintes d’entretien, les propriétaires de lignes de bouchots familiales abandonnérent leurs concessions.
La mytiliculture devint le domaine exclusif des boucholeurs professionnels.
Dans le sable, les trous des « couteaux », d’aspect typique en forme de 8, sont devenus rares
On y verse des grains de gros sel, puis quelques gouttes d’eau pour accélérer la fonte du sel.
Le rejet d'un jet d’eau signe sa montée avant la sortie. Il faut le saisir rapidement sinon il fait demi-tour et se réfugie au fond de son trou.
Malgré l’interdiction du ramassage des moules à moins de 3 mètres des pieux , la pêche au haveneau entre des lignes reste autorisée à la recherche de crevettes grises, de soles, de plies ou de raies torpilles .
A partir des Jards la nature du sol et la faune se modifient.
Face à la plage des Bouchots se situe le gisement des coques nommés localement "sourdons".
La coque vit en colonie de plusieurs dizaines de coquillages par mètres carrés.
Comment les repérer ?
La fouille des oiseaux , deux petits trous de respiration ou un jet d'eau expulsé suffissent à attirer l'attention.
Pour les récolter il suffit de grattez le sable à l'aide d'un petit râteau ou d'une griffe voire avec les mains.
Leur coquille est bombée et cannelée.
A Sainte-Anne
L ’écoulement de l’eau sur le sable de la plage laisse libre cours à son imagination.
La composante argileuse du sol disparait. Les premières galeries de vers de sable colonisent le terrain.
Habritée par "le Chemin" se situe la fosse des Corres : la "maternité" des seiches qui s'y rassemblent entre le 15 avril et le 15 mai pour la ponte.
Le mâle féconde par accouplement la femelle qui pond ensuite des œufs noirs rassemblés en grappes fixées par un mucus sur différents supports (algues, ou matériels immergés) communément appelées « raisin de mer ». Chaque œuf donne naissance à une jeune seiche.
Autrefois on les capturait à la fourche lorsqu'elles regagnaient le large à mer descendante après la ponte.
Actuellement les pêcheurs professionnels les prennent au tramail ...
ou dans des nasses en plaçant une femelle au fond d’un casier pour attirer les mâles.
Devant la Grière , les vers bâtisseurs vont recouvrir tout l’estran de concrétions sablonneuses.
Jusqu'en 1980, la richesse des gisements d’huîtres et de bulots , appelés localement«bergo-magni», attiraient une foule de "bocains" (les gens des terres) lors des grandes marées.
Ces coquillages ont aujourd’hui disparu de ce site.
Les concrétions peuvent avoir une architecture très élaborée.
Les oursins se dissimulent sous des amas de coquilles ou des petits cailloux pour se protéger de leurs prédatrices que sont les étoiles de mer et les mouettes.
On y trouve aussi les pétoncles collés sous les pierres.
En progressant vers l'ouest, le nombre des galets à contours réguliers se multiplie.
Détachés du rocher de l’Aunis et longtemps roulés par les courants ils sont venus s’échouer dans le fond de la baie.
Certaines de ces pierres ont été utilisées pour construire des pêcheries primitives actuellement abandonnées.
A marée descendante, les murs canalisaient la vidange de la dépression naturelle, « la casse» vers une porte unique munie de piquets de fer sur lesquels on fixait une nasse en filet : «la courtine».
On y pêchait essentiellement des poissons plats : soles, plies nommées localement "florins" et surtout des seiches au printemps .
Malgré le décret du 25 janvier 1990 interdisant définitivement leur utilisation quelques vieux tranchais tendirent encore leur courtine pendant les années tant que leurs articulations leur permettaient .
Entre les pierres , les palourdes laissent une marque caractéristique à l'endroit ou elles se sont enfouies.
Il suffit de creuser avec une griffe ou un couteau à palourde.
Les oursins, abondants à notre époque, n’étaient pas consommés par les anciens.
En face de la plage du parc Clémenceau
On découvre les vestiges d’anciennes courtines abandonnées.
A Paques , les vieux ressortaient leur fouëne dite "pommetet" ou"forche à quat-pions"( fourche à fumier à 4 dents) pour piquer les seiches dissimulées dans les coursives.
Plus à l’ouest apparait l’anse du Maupas, ancienne embouchure du Lay appelée Port-Puant jusqu’au XVIIIe siècle.
Derrière l'embarcadère, entre les corps morts, se dissimulait la plus grande concentration de pétoncles du littoral tranchais. Pour des raisons climatiques leur densité est actuellement très variable.
Par grand coefficient, certains vieux tranchais exploraient un trou de la petite banche située plus au large , toujours habité par un congre . Ils considéraient ce poisson comme un met de roi cuisiné en "matelotte".
C’est la zone de transition entre la baie sablo-argileuse et le plateau calcaire
Abritée des vents d’ouest par le rocher de l’Aunis, elle est depuis des siècles utilisée comme port d’échouage.
Face à la grande plage, l'Aunis est le royaume des crabes : étrilles dits « bataillats», «chancre»rouges et vertspour lasoupe, araignées ("éreugnes") et tourteaux («endormis») .
Entre le rocher et la plage ,l' Anse de la gabarre , vaste étendue de sable abritée du vent d'ouest fut longtemps le lieu ou les autochtones initiaient les estivants qui louaient leur maison au plaisir de la pêche à la senne .
Il leur arrivait d'y remplir leurs panniers de mulets et de poissons plats.
On arrive à la jetée construite en 1866 pour protéger la Pointe du Chiquet et la Grande Plage des attaques de la mer.
Malgré cet ouvrage, les bâtiments édifiés sur la pointe dont la remise à chevaux de l'hôtel Tudeau puis l'hôtel Sainte-Thérèse, en 1940, furent emportés par les flots…
..et les villas de la grande plage source d'inquiétude pour leurs propriétaires.
Nous voici aux Génerelles.
De la pointe du Chiquet jusqu’à celle de la Ribarde se succèdent les strates du plateau calcaire couvertes d’algues et de coquillages.
On y trouve des fossiles de l’ère secondaire : ammonites et rostres de bélemnites.
La banche de la République est pour les vieux tranchais le lieu privilégié de pêche aux bouquets au «treilleau».
C 'est aussi un trés bon coin au lancer lourd en appâtant les bars aux crabes mous.
En arrivant au poste de sauvetage de la Marine, on peut s'interroger sur l'origine d'une double rangée de pierres disposées parallèlement au rivage et soigneusement emboîtées.
Il s'agit «pierres à trois coins» vestiges des fondations d'anciennes pêcheries à poissons appelées « écluses » dont les premières furent édifiées au Moyen-Age.
Les zones de prélèvement de la pierre réalisés à la barre à mine et à la pioche sont encore visibles.
Le droit de prélèvements de la pierre de mer était étendu à la construction des maisons . A chaque marée, les pêcheurs rapportaient à dos d’âne, trois ou quatre de ces pierres et les stockaient près de leurs habitations en vue de futurs travaux.
Ce platin ,recouvert d’algues fucales, était le domaine des femmes .
Berniques appelées « jambes », bigorneaux, et « torgoules » venaient compléter le menu du retour.
A notre époque, les berniques comme les algues fucales qui les abritent ont quasiment disparu.
Elles ont été remplacées par des huîtres qui se sont multipliées depuis une trentaines d'années . On les décolle avec un burin et un marteau.
En automne les cris des bernaches- cravant qui stationnent devant le poste de sauvetage attirent notre attention.
Protégées par la loi, elles jouent dans les vagues en toute sécurité.
C'est là qu'en Septembre par temps chaud et orageux les tranchais surveillaient l'arrivée des bancs mulets visibles dans les vagues.
À mer descendante, une partie de l'équipe nettoyait le terrain en ramassant les pierres disséminées sur le platin rocheux pour éviter d'accrocher le filet puis on les rassemblant en tas sur le sable pour signaler les limites de chaque "lans".
Pendant ce temps là,les autres équipiers vérifiaient l'état du filet et le pliait avant de les rejoindre.
La pêche débutait à mer montante quand le flot arrivait au "pet de caille" (à la limite entre le rocher et le sable de la plage)…
Le filet était mis à l'eau puis tiré entre les alignements situés sur la plage. La récolte pouvait atteindre une centaine de kilos et nécessiter de venir charger les tas de poissons avec une charrette.
La "Grande Banche" s'étend parallèlement au rivage de la pointe de la Ribarde aux "Pierres de taille" vestiges d'un naufrage de la fin du 19è siècle
Au printemps les araignées viennent y faire leurs mue. Pour changer de carapace, elles se rassemblent dans les zones sableuses dans les secteurs les plus profonds de banche formant un véritable "nid".
Ces nurseries attirent les poissons prédateurs.
C'est ici que lors des tempêtes d’automne les villageois tendaient entre des piquets métalliques leurs lignes de fond. Ils les appâtaient avec des "loches"ou des "chabossiats"
C'était le coin préféré des nouveaux estivants pour y pêcher les crevettes au "treilleau". Cette pêche se pratique à marée basse par mer calme ou d'huile (plate) avec un vent de terre…
L'été par grand coefficient, les bancs de mulets suivent la mer montante pour brouter des algues sur les rochers et se rassasier de vers, crevettes et coquillages.
A l'arrivée du flot, les tranchais tendaient leurs "coules" (filets droits) dans 50 centimètres d'eau.
Pris par les ouies les poissons signalaient leur présence en se débattant énergiquement . On les démaillait immediatement.
Le plus souvent une demie heure suffisait à remplir le pannier et à demonter le materiel.
Les "pierres de taille" : Ces pierres de construction, taillées à la main n’ont pas bougé depuis le naufrage de la gabare qui les transportait en 1881.
Site historique de la peche aux crabes,à mer descendante ,elles se situent face au courant né de la vidange de la" fosse gaseille".
Avec un coefficient de marée supérieur à 100, les bars qui longent le rivage sont friands des appâts emportés par le courant : crabes mous, loches et vers.
Les pecheurs au lancer lourd les ramassent sous les pierres pour appater.
"La fosse gaseille": Située en arrière des pierres de taille, elle s'étend d'est en ouest sur 800 mètres d'est en ouest en arrière d'un monticule de pierres appelé "trè do baillots" (le terrier des crabes endormis)
Cette « casse »était pour les anciens le lieu privilégié de "pêche au feu».
La nuit munis d'un fanal au carbure ils attiraient les poissons dans le faisceau lumineux et les assommaient avec un "sabre" (coutrelle munie d'un bord tranchant)
Elle abrita pendant une vingtaine d'années des tables ostréicoles aujourd'hui démontées. Cette occupation transitoire est probablement à l'origine de la multiplicatin des huitres sur le platin.
Le fond est de nos jours colonisé par les oursins qui attirent une nouvelle génération d’écumeurs de l'estran : les retraités
En marchant vers l'ouest on atteint la pointe du Grouin garde-manger des tranchais pendant des siècles.
De nos jours ,on ramasse encore des araignées dites "éreugnes" ou "pions en l’explorant à mains nues les trous de la" banche de l'ancre".
Les tourteaux dits« endormis » nombreux voici 20 ans avaient complétement disparu. Ils commencent à coloniser les trous voisins de ceux des congres.
Les étrilles sont les plus prisées pour la finesse de leur chair , appelées « bataillats » en raison de leur agressivité elles sont encore bien présentes sous les pierres.
Rares sont les candidats à prendre le relai des femmes qui en fin de marée ramassaient de quoi faire la soupe : crabes carrés dits « biettes », « crabes verts» et "crabes rouges"
Certaines espèces dont le «crabe rocher" qui se dissimulait dans les murs des écluses ont disparu.
L’hiver est la saison creuse de la pêche à pied sur l’estran. Pendant que les hommes tendaient leurs filets ou leurs rets à macreuses, les femmes assuraient le repas...
... avec des « jambes » (berniques), des bigorneaux et des « torgoules » ramassés « au nid » à pleines poignées.
De juin à septembre, une heure avant la basse mer, convergent vers la pointe des pécheurs équipés de combinaisons. Dans l'eau jusqu'à la poitrine, affrontant les vagues, ils pêchent des bars mouchetés au « buldo ».
Le buldo est un flotteur partiellement rempli d’eau douce, qui permet de lancer un leurre souple.
Créé en raison de l’appétit du bar pour les lançons, l’anguillon dont il imite la nage est le premier leurre en caoutchouc qui ait été utilisé pour la pêche du bar voici un demi-siècle.
Il fut remplacé par le Raglou, petit poissonnet souple à la queue vibratoire qui existe en de multiples coloris puis par de nombreux successeurs de plus en plus sophistiqués.
Durant la grande marée d'août et la marée d'équinoxe de septembre par "vent de terre" et nuit calme, un ballet de faisceaux lumineux attire l'attention : ce sont les pêcheurs de "bouquets".
Pendant les 2 heures avant la basse mer, ils poussent inlassablement leurs haveneaux ne s'arrêtant que pour trier les crevettes dissimuléesau fond du filet sous les algues . Cette technique très efficace est épuisante.
Pour fuir le danger des allers et retours des haveneaux, les crevettes se réfugient dans les grosses pierres accumulées au pied des banches, terrain innacessible à ce type de filet.
Certains choisissent un mode de pêche plus adapté à leurs capacités physiques basé sur le constat suivant : le faisceau lumineux d'une lampe frontale fait briller les yeux des crevettes et les paralyse. Munis d'une simple épuisette d'enfant ils remplissent leurs paniers.
Continuons notre visite guidée :
Faute de pacage sur le territoire communal , l’élevage familial se limitait à un porc et à quelques volailles .Pendant des siècles, les macreuses représentèrent la majeure partie de l’alimentation carnée des Tranchais .
La macreuse noire est un canard migrateur qui arrive en importantes colonies sur le littoral atlantique à la Toussaint, et y séjourne jusqu’au mois de Mars avant de migrer vers le nord pour se reproduire.
La banche "de l'Ancre" et la pointe de la Ribarde étaient deux emplacements riches en naissain de moules, nourriture privilégiée de ces volatiles marins migrateurs .
Après avoir repéré par une "visée" « le mangion » (zone où plongeaient les canards pour se restaurer) , les Tranchais plantaient à basse mer des piquets de 50 centimètres appelés « pet de rets ou pots » qui maintenaient horizontalement le filet.
Lorsque la marée recouvrait les fonds, les macreuses qui s’attroupaient pour venir manger les coquillages en plongeant, tombaient sur le filet , se prenaient par le cou et les pattes, ne pouvaient pas remonter à l’air libre.
Face à l'emplacement de la maison du corps de garde dont les ruines se trouvent sur la plage on découvre des vestiges de pêcherie.
Ce sont ceux de la petite écluse des «villageats», les habitants de la Terrière, située la plus au sud sur ce document photographique la DDE maritime datant de 1920 .
Ces écluses assuraient l’approvisionnement de la famille et de son environnement immédiat. Leur rendement habituel moyen était de quelques kilos par jour.
Le décret de mai 1965 en interdit la transmission patrimoniale. Les détenteurs des écluses furent invités à détruire leurs murs.
A partir des dernières pierres, l’estran sableux nommé « basse- cotée » s’étire jusqu'à Longeville.
Le littoral est constitué sur plus de 10 km, d’une longue dune autrefois nommée "La grande Parée" de sinistre réputation.
Jusqu'à à la fin du 19è siècle, époque ou elle fut fixée par plantation d'oyats et semis de pins, sa mobilité était un fléau : sous l'action du vent l'ensablement envahissait les terrains de culture et les habitations et entrainait la famine.
Sur cette vaste étendue de sable ,les femmes pratiquaient la peche aux pignons suivant 2 techniques :
-Le plus souvent en tirant l'outil agricole leur servant à désherber leurs cultures : le « ratissoir » : le ressaut provoqué par la présence du coquillage permet de le localiser.
Par "vent de terre ", temps calme et ensoleillé les femmes les plus âgées préféraient une méthode moins épuisante: elles repéraient les trous et sortaient les pignons avec une cuillère.
De nuit, c'était le territoire des senneurs.
Deux hypothèses :
– Départ de la casse au matelot ou l'on accédait à travers la forêt
– Départ de la plage de la Terrière jusqu'au corps de garde lan derrière la petite écluse riche en « loubinias »
Après séance d'habillage avec de vieux vêtements de rebut soigneusement attachés avec des cordes on accédait à l'estran en traînant les pieds dans le sable pour signaler le chemin pour le retour.
lumière prohibée
chef de senne repere le sart
effectif variait en fonction de la longueur du filet : de5 à 10 senneurs
on sennait toujours dans le sens du courant de longeville vers le phare ;
chaque lan de 200 à400 metres
l'arrière faisait la poche
au signal du chef de senne,l'avant remontait ,l'arrière stoppait et faisait la poche en attendant que les 2 echalés soient parallèles
on evitait d'utiliser lampes pour ne pas se faire repérer par une autre équipe ou les gardes
les seuils profonds refuge des rétiats
durée totale 10 lans
puis on repliait la nappe sur les echalets
retour vers point de départ retrouve les marques sur le sol
aprés s'etre changé c'était le moment du partage de la peche, le plus souvent dans un garage après etre rentre au village . Cheque senneur avait droit à un lot; unlot était réservé au propriétaire du filet.le chef de senne partageai et l'équilibre des lots était discuté . les tas réalisés,,les lots étaient tirés au sort suivant une procédure établie : le plus jeune était prié de sortir pendant que chacun choissisait un objet qu'il mettait dansleberet du chef de senne; le novice était rappelé et disposait un odesobjets sur chaque tas désignant ainsi le propriétaire du lot ;des échanges lot par lot étaient possibles;
lapeche à la ligne
- autrefois les lignes montantes faute d'équipement sophistiqué les anciens fabriquaient leurs lignes :150 mètres de corde munis d'hameçons distants de 2m étaient enroulés sur un"plioir en bois".un morceau de chaine faisait office de grappin.Amer basse on disposait la chaine près de l'eau puis on dévidait le plioir qel'on fixait dans la dune ;Les appats variaient en fonction des saisons au priintemps les seiches qui s'échouaient sur le rivage étaient découpées en lanières; l'hiver on appatait à l'anguille pechées au tonneau dans le marais ; mlles pôissons les plus capturés étaient les raies terre ou les touils (requins peau bleue)
-les lignes "montantes"
-le lancer lourd
-Soit avec une cuillère, en cherchant leurs trous bien visibles par mer calme lors des grandes marées sous le soleil de midi,
Au printemps et en été, les crabes et crevettes sont très prisés par les bars. Les crabes sont alors dans leur phase de mue et un crabe mou autant qu'un bouquet vivant sont des appâts irrésistibles dont les effluves se sentent à grande distance.
La senne est aussi pratiquée depuis la plage
A mer basse de nuit le filet est mouillé par 2 équipes celle de l’avant la plus au large avec de l’eau à la poitrine, parfois submergée par les vagues et celle de l’arrière dont le rôle est marcher dans 20 centimètres d’eau en se maintenant en retrait pour donner à la nappe la forme d’une poche sur une distance d’ environ 300 mètres (« le lan »).
Au signal sonore du chef de senne, les équipiers du large remontent rapidement sur la plage et tous participent à la mise à sec du filet et à la découverte des poissons capturés, le plus souvent les poissons plats (soles, limandes, plies, turbots et petites raies ( « les rétiats ») les petits bars (« loubinias »)et les mulets (« meuils »)
Pignons :La cueillette s’effectue à la main en fouillant le sable humide ou à l’aide d’une grapette, outil à 3 dents servant à gratter le sable en surface.ratissoir
Sur les cartes maritimes du XVIème siècle, elle porte le nom de « Grande Parée ».
Cette longue étendue de sable fin est devenue la plage la plus prisée du Sud –Vendée et Bud -Bud le paradis des surfeurs en raison de ses vagues.
Ces dunes respirent à notre époque calme et tranquillité.
Pourtant, jusqu’au XIXème siècle, elles représentaient le principal péril pour la population.
En une nuit, les tempêtes de sables dites « vimères de sable » envahissaient les cultures et engloutissaient les habitations.
Ce danger disparut à la fin du XIXème siècle, époque où furent plantés oyats et pins maritimes pour fixer le sable.
LES RAPPORTS DES TRANCHAIS ET DE L’ESTRAN
Depuis la création de leur village, au XIIème siècle, les Tranchais, faute de port, n’ont jamais été des marins embarqués.
Isolés sur une étroite de bande de sable balayée par les vents, ils étaient prisonniers entre l’océan et les marais inondés une grande partie de l’année.
Leur environnement se limitait à un étroit territoire cultivable entouré d’eau.
Pour survivre, ils développèrent une économie de type insulaire basée sur l’autarcie,
L’estran devint leur garde-manger.
En bons paysans de la mer, ils exploitèrent pendant des siècles les ressources du rivage comme ils cultivaient leurs parcelles de sable.
Ils organisaient leur emploi du temps entre leurs obligations professionnelles et leur seconde activité nourricière : la pêche à pied.
LEXIQUE
-« Balance » : filet rond de 50 centimètres de diamètre suspendu à une corde pour pécher les crevettes dans les trous et sous les banches.
-« Basse –coté » : dénomination de l’estran sableux de la Terrière par les « villageats ».
-« Batailla » : crabe étrille.
-« Bergo-magni »:bulot.
-« Biette » :petit crabe noir à coquille carrée vivant dans les murs des écluses.
-« Boucaud »ou »chevrette » : crevette.
-« Casse » : dépression de l’estran retenant l’eau.
-« Chabossia » : gobie.
-« Chancre » : crabe.
-« Courtine », « bas-parc » ou « venet » : filet en forme d’éventail ou nasse en osier se fixant à la sortie de l’évacuation d’une dépression naturelle de l’estran : la casse.
-« Couteau » : coquillage vivant dans le sable dont la coquille a la forme d’un manche de couteau
-« Crabe- rocher » : espèce de crabe vivant dans des trous ou entre les pierres des écluses.
-« Déras » : partie découverte de l’estran à mer descendante.
-« Ecluse » : pêcherie à poissons.
-« Endormi » : crabe tourteau.
-« éreugne » ou « pion » : petite araignée.
-« Fosse » : dépression de l’estran retenant l’eau.
- « Jambe » ou « bernique » : patelle. - « Loubine » : bar.
- « Maison du Corps de Garde » : Poste des douaniers situé sur la dune. -« Mareyer » : faire la pêche dans une écluse à mer basse.
- « Meuil » : mulet (poisson).
- «Lan » : durée d’un coup de senne.
- « Loche » : petit poisson
-« Loubinia » : petit bar franc.
- « Moucheté » : bar à dos tacheté.
-« Pet de caille » : frontière entre le sable de la plage et le rocher.
- Pholade : coquillage creusant des trous dans la roche.
-« Pierres de taille » : pierres de construction abandonnées sur le rocher du Grouin après le naufrage de la gabare qui les transportait.
-« Pignon » ou « avigne » : telline
-« Platin » : zone plate sableuse ou rocheuse de l’estran.
-« Pommeter » : pêcher les poissons plats avec une fouëne.
-« Sabre » : instrument ayant la forme d’un sabre servant à assommer les poissons notamment la nuit en s’éclairant avec un fanal.
- « Sart » : Goémon.
-« Senne » : Filet de cinq à trente mètres de longueur tiré le long du rivage.
-« Terre » : raie pastenague.
-« Torgoule » : espèce de bigorneaux.
-« Touil » : poisson de la famille des requins à peau rugueuse bleue –gris.
-« Treilleau » : filet individuel muni de deux manches indépendants.
-« Tremble » : .raie électrique.
-« Rétia » : petite raie bouclée
-« Villageat » : habitant du village de la Terrière.
-« Visour » : technique de repérage de la zone de plongée des macreuses (canards plongeurs.)