PUBLICATION : L’AIGUILLON AVANT L’EPOQUE DES MOULES
L’AIGUILLON AVANT L’EPOQUE DES MOULES
Port de commerce de l’évêché de Luçon et de l’abbaye de Saint Michel en L’Herm, depuis le Moyen-Age, L’Aiguillon assurait l’embarquement du blé, produit par la riche plaine de Luçon, le transport de bois et du sel.
En raison de sa rade abritée des vents d'ouest et de sud-ouest et du tirant d'eau dans le lit de la rivière, la baie de l'Aiguillon offrait un mouillage et un abri aux bateaux transitant vers le port de la Rochelle.
En 1842 la rivière était large de 437 mètres.Faute de pont pour accéder à LaTranche la traversée du Lay s’effectuait en barque grâce à des passeurs
Sous l’influence du port de Luçon, une intense activité maritime commerciale apparut sur le Lay, elle atteignit son apogée en 1869.
Son trafic s’était multiplié par 5 entre 1826 et 1869, année où plus de 600 navires de cabotage y abordèrent grâce à ses estacades.
Moricq était le plus important port de transit du département grâce à l'embarquement de céréales, de la production maraichère et de vin des agriculteurs tranchais et de l'importation de bois et du charbon.
Faute de pont, un bac assurait à mer haute, la traversée des charrettes de pommes de terre, d’oignons d’ail et de haricots.
Une passerelle transitoire en bois fut installée en 1905.
Elle permit aux Tranchais de traverser la rivière à pied et d’accéder à la gare de L’Aiguillon- Port, créée en 1901.
Dans cette époque d’euphorie commerciale, les élus locaux sollicitèrent en vain de l'État l'aménagement d'un vrai quai d’embarquement.
Malheureusement l'envasement du lit de la rivière limita progressivement l'accès aux estacades et interdit le chargement et de déchargement des bateaux de plus de 3 m de tirant d'eau.Moricq devint inutilisable.
Le trafic se détourna vers le port des Sables qui devint le port de commerce de référence de la Vendée.
Confrontés à la diminution de leur activité commerciale, les Aiguillonnais relancèrent pour survivre, leur tradition ancestrale de pêche de proximité au filet sur des barques à fond plat.
Puis en 1890 pour suivre l’exemple de leurs voisins de Charron, Ils obtinrent de l’administration maritime des concessions pour implanter des bouchots à moules dans l’embouchure du Lay et devant la pointe d'Arcay.
La mytiliculture exige de courts délais de commercialisation.Par chance, l’Assemblée Départementale vota des crédits pour investir dans de nouvelles activités économiques sur ce territoire :
- La mise à niveau de la voie maritime par l’achèvement du bassin à flot et aménagement du port de Luçon.
- L'ouverture de la ligne ferroviaire du réseau secondaire dit « le petit train » de L'Aiguillon raccordée au réseau national à Luçon.
- La voie routière départementale à grande circulation n°46 Luçon – L’Aiguillon.
- et surtout de la réalisation d’une voie secondaire des Tramways de la Vendée du port de Luçon à celui de l’Auiguillon.
La mytiliculture moderne put s’implanter.
Les moules chargées dans de grandes panières de 50 kg, les« mannequins » purent être expédiées à Bordeaux, Poitiers ou Paris dans meilleurs délais suivant deux trajets :
- Soit par voie ferroviaire par le « petit train ». à partir de la gare du Port.
- Soit par voie routière vers Nantes ou Bordeaux.
Malgré la décision prise en 1900 par l’assemblée départementale de construire un pont sur le Lay, le projet resta virtuel pendant une dizaine d’années. Les aléas de la traversée de la rivière en barque, bien que pittoresque, représentaient encore un frein à l’expansion d’un tourisme naissant.
Le pont en béton de 2,40 m de largeur attendit 1911 pour être ouvert à la circulation.
Le port de commerce de l’Aiguillon n’était plus qu’un lointain souvenir.
Pour jouir de son ensoleillement et de ses plages de sable fin, les premiers estivants accoururent vers les plages du sud de la Vendée.
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