PUBLICATION :L' HISTOIRE DES DUNES ET DE LA FORET DOMANIALE DE LONGEVILLE
HISTOIRE DES DUNES ET DE LA FORET DOMANIALE DE LONGEVILLE
Plantée au XIX siècle pour lutter contre l’ensablement des villages et des cultures, la forêt domaniale de Longeville forme une étroite bande boisée séparant l’océan de l’intérieur des terres.
Elle s’étend sur 16,4 kilomètres de littoral entre l’océan et la plaine de Jard- sur- mer au nord et les marais de la Faute - sur-mer au sud.
D’une surface de 1 225 hectares elle est composée de plusieurs massifs forestiers entrecoupés de villages et hameaux.
L’urbanisation s’étend parfois jusqu’au rivage . Les villages de Jard, St Vincent sur jard, Longeville, Les Conches, la Terrière, la Tranche, la Grière et la Faute la séparent en plusieurs secteurs
1. HISTOIRE DES DUNES MOBILES DU SUD DE LA VENDEE
Les dunes du littoral sont formées par le dépôt des alluvions de la Loire poussés par un puissant courant marin de direction nord – sud entre les estuaires de la Loire et de la Gironde.
Cyrille DELAIRE, historien local jardais, a imaginé l’évolution du profil côtier en réalisant la synthèse des variations du niveau de la mer décrites par la géographe Madame TERS et les lignes des fonds marins des cartes de notre époque.
- 5 500 ans avant J-C : Le niveau de la mer se situait de -12 à -8 mètres en dessous du niveau des plus basses mers actuelles. Un cordon dunaire aurait relié le rivage jardais, les rochers des Islates, des Vendeurs, de la Marche à la pointe du Grouin en limitant à l’ouest une mer intérieure.
- 3 500 ans avant J-C : La mer passa de la cote -8 à -4 mètres au-dessous du niveau actuel des plus hautes eaux. Sous l'influence du vent et des courants, une brèche serait née à hauteur du rocher des Islates créant une large communication directe avec l’océan.
- De 800 à 300 ans avant J-C : Le niveau de la mer continua à s’élever passant du niveau -1 mètre au niveau 0 actuel. Après l’isolement des Islates, du rocher des Vendeurs puis de celui de la Marche, un vaste banc de sable commenca à se former et migra progressivement vers le fond du golfe.
Cette brèche (truncare en latin) pourrait être à l'origine du nom de la Tranche : Carvor Trunca,..Tranchéa… Trancha…? Dans cette hypothèse, la future Carvor serait devenue la capitale d'une île.
- Au début de notre ère
Les rochers de la Marche et des Vendeurs sont immergés. Celui des Islates n’apparaît plus que lors de grandes marées. Les dunes mobiles nées des alluvions maritimes colonisent le rivage limitant l’estran à son niveau actuel.
- Au 12è siècle
La Tranche aurait été implantée au centre d’une presqu’île dunaire orientée nord – sud séparée du continent par une mer intérieure, le futur golf des Pictons, qui s'étendait sur plus de 100 000 hectares.
Les documents historiques épargnés par les guerres successives sont peu nombreux.
C’est au Moyen Âge que l’on retrouve les premières traces de la création du village de La Tranche sur cette étendue dunaire
Jusque-là, la présence des occupants de la façade maritime était occasionnelle, limitée à des habitants des terres venus sur la pointe du Grouin pour pêcher poissons, crustacés et coquillages.
On peut estimer que c’est à partir du début du XIIe siècle, que commença la phase de colonisation agricole du littoral.
C’est à cette époque que les massifs dunaires, considérés comme sans valeur et peu attractifs, furent donnés par le comte de Talmont pour y fixer des habitants.
Les premières informations concernant la menace générée par la mobilité des dunes sur les habitants du littoral apparaissent la fin du XVè siècle dans les actes des cartulaires des abbayes .
L’ensevelissement par les sables mobiles de leurs habitations, de leurs terrains de culture et de leurs marais salants était un fléau fréquent , bien supérieur au risque de submersion marine.
UN DANGER PERMANENT : LA MIGRATION DU SABLE
Assimilées aux «vimères de guerre», périodes de famine induites par conflits armés, celles liées aux migrations dunaires les "vimères de sable" étaient la hantise des habitants du littoral. Ces « paysans de la mer » dont la survie dépendait d’une double activité, agricole et maritime, redoutaient les «volemens de sable» qui recouvraient cultures et habitations.
L’hostilité de cet environnement explique le déficit du peuplement de la côte tranchaise.
- Pour la période du Moyen-Âge, les seules informations concernant les massifs dunaires proviennent des actes des chartriers ou des cartulaires des abbayes de Saint Jean d’Orbestier et de Sainte Croix de Talmont.
Ces documents, dits «papiers mémoriaux», destinés à sauvegarder les titres de propriété suite à des donations de terres n’apportent pas de renseignements sur les conséquences de la mobilité des dunes dans le secteur de la Tranche.
- En 1487 les livres de la trésorerie du comte de Talmont évoquent pour la première fois les drames des habitants de la côte.
Le receveur, Jean Goland y signale qu’il a dû baisser la "taille (l’impôt)des habitants de la paroisse de la Tranche" en raison de la famine provoquée par l’avancée des dunes sur leurs récoltes et leurs habitations. Il précise qu’il faudra prévoir de pérenniser cette mesure en raison de l’aggravation progressive du fléau.
- En juin 1704 le mémoire de Claude MASSE accompagnant sa carte du Bas Poitou présente pour la première fois un descriptif détaillé du territoire tranchais :
Le bourg de La Tranche était entièrement construit dans les dunes mobiles à la limite du marais inondé une grande partie de l’année surtout lors des grandes marées, les «malives».
« Le village de La Tranche est situé entre une vaste étendue de dunes migrant sous l’influence du vent appelée « la Grande Parée » et la rivière de Saint Benoît nommée le Lay ».
Riche de 80 feux repartis en plusieurs hameaux derrière le cordon dunaire, le village était entouré de lagunes qui convergeaient et se jetaient à la mer immédiatement à l’est par un vaste delta marécageux recouvert par les marées.
" Les terres ne sont que sable fin qui « mouve » (se déplace) dès qu’il fait un peu de vent.
Il fait changer de place les petites montagnes ou dunes qui enveloppent presque toutes les maisons de 3 cotés et les ensevelissent insensiblement"
Pour se rendre au marché de Longeville, les habitants de l’île de Ré qui débarquaient à La Tranche devaient …
«traverser 4 à 5 mille toises de dunes de sable par un mauvais chemin très sinueux».
Par ignorance et surtout par nécessité, les autochtones contribuaient à la mobilisation des sables dunaires.
La pauvreté et la contrainte de trouver des ressources pour survivre les amenaient à piétiner quotidiennement les dunes pour accéder à l’estran.
- Pour la pêche aux coquillages et crustacés, le mareyage de leurs « écluses » , le ramassage du goémon et le ramassage du bois d’épave ,ils créaient de nombreux chemins générant des brèches ou s’engouffrait le vent.
- Pour transformer des parcelles incultes en vignobles, ils arrachaient "la durane" pour en faire des balais ou se chauffer.
- Pour nourrir leurs ânes et leurs mulets . Faute de pacage, ils les laissaient brouter la rare végétation qui fixait les dunes en croissant spontanément sur les bords de mer.
Le XVIIIe siècle fut une période d’aggravation de la migration dunaire sur tout le littoral atlantique d’où naquit l’ambition de stabiliser les dunes.
Des 1713, près d’Arcachon, le seigneur de Ruat fut le premier à tenter de fixer les dunes de son domaine en semant des pins.
Ces premiers semis landais furent détruits par les bergers qui utilisaient traditionnellement ces terrains incultivables pour le pacage de leurs ovins.
Il délégua à son homme d’affaires PEYJEHAN, natif du pays et estimé de tous, la mission de conduire le chantier.
L’adhésion progressive des habitants ne suffit pas . La famille de Ruat dut abandonner le financement de tels travaux.
Aucune décision ne fut prise par les administrations de l'Etat pour stopper l’invasion des terres malgré les plaintes répétées des populations du littoral consécutives à l’ensablement de leurs villages par la progression continue des massifs dunaires vers l’intérieur.
Ordonnées sous LOUIS XV par décision administrative, les rares tentatives de plantation de la forêt furent des échecs.
En 1741 l’ensablement de la Basilique de Soulac, important lieu de pèlerinage construit au XIIe siècle et l’obligation d’abandon du village par ses habitants furent les facteurs déclenchant de la prise de conscience par l’État de la nécessité de protéger les populations de l’avancée des dunes.
Dès 1788, soutenu par l’archevêque de Bordeaux décidé à restaurer la basilique, Brémontier, ingénieur des Ponts et Chaussées, arriva à convaincre le gouvernement de la nécessité de fixer les dunes des Landes en semant des pins maritimes.
Reconnue à Paris et suivie par les autorités scientifiques, administratives et les investisseurs utilisateurs de résine, son initiative va enfin déclencher le processus.
Il proposa d’utiliser l’expérience tirée de la tentative locale de la famille de RUAT : des graines de pins maritimes, mélangées à des graines d'ajonc et de genêt furent semées sous une couverture de fagots de branchages qui maintenaient provisoirement les sables.
Au bout de quatre ans, le genêt atteignit près de deux mètres de hauteur.
Ainsi protégé, le pin, d'une croissance plus lente, grandit et domina bientôt les autres plantes qui, en pourrissant, apportaient des éléments organiques.
2 . LA PRISE EN CHARGE DE LA FIXATION DES DUNES MARITIMES PAR L’ÉTAT
A) UN DÉCRET DE NAPOLÉON Ier
Face aux plaintes répétitives des habitants du rivage victimes de l’envahissement des sables, Napoléon Ier décida de s’attaquer à ce fléau.
Le 14 décembre 1810 il prit le décret visant à la végétalisation pour fixer les dunes du littoral :
En premier lieu, il ordonna une cartographie du cordon dunaire.
Pour évaluer la surface et la répartition entre dunes fixes et mobiles, le relevé cadastral de la totalité des dunes fut réalisé.
Il comprenait les propriétés de l’État mais aussi des parcelles appartenant aux communes et aux particuliers.
Que se passait – il dans les dunes du littoral du sud de la Vendée ?
- En ce début de XIXe siècle les ravages provoqués par des tempêtes de sable successives deviennent catastrophiques sur la bande littorale s’étendant de Jard à l’Aiguillon.
- Au sud le bourg de l’Aiguillon, initialement implanté à l'est d'une pointe de 7 kilomètres de dunes dépourvues de végétation, avait déjà été déplacé de 4 kilomètres dans les terres. Il est à nouveau menacé d’être englouti.
- Les baux de St Michel en L’Herm disparaissent sous le sable. La route, les vignes et les prés sont recouverts et lors des grandes marées, la mer passe par dessus la dune.
- À la Tranche et aux Conches, le sable recouvre les parcelles de vigne et les jardins, ensevelit les récoltes et les maisons.
- Le fléau s’étend à Jard, recouvrant des moulins et des vignes et certaines terres labourées
La volonté de l’État de protéger ce territoire se concrétise enfin :
- En 1826 suivant la décision de Napoléon Ier, Beautemps- Beaupré établit les premiers plans cadastraux des dunes du sud de la Vendée.
- En 1827 est élaboré un nouveau code forestier pour «assurer la pérennité du patrimoine forestier et conserver ses potentialités pour les générations futures»…
- En 1828 Consciente du danger sur la végétation du pacage des animaux et du piétinement, l’Administration des Ponts et Chaussées crée des postes de gardes-dunes préposés « à la conservation des arbrisseaux et broussailles ».
- En 1836 les communes de Longeville et la Tranche furent choisies par l’État pour tester les techniques de plantation et d’ensemencements importées des Landes.
À cette époque, la commune de Longeville comptait 575 hectares de dunes mobiles et celle de la Tranche 484 hectares pour 1,5 hectare de dunes fixes.
Le préfet de la Vendée fit un rapport sollicitant une allocation annuelle de l’État pour la plantation, l’ensemencement et la conservation des dunes et proposa un règlement approuvé par la direction des Ponts et Chaussées.
Une allocation annuelle de 40 000 francs fut accordée.
La tentative de fixation des dunes du littoral du sud de la Vendée était lancée.
Commencèrent alors les premiers semis…
B) LES PROCÉDÉS DE FIXATION DES DUNES
On différencie 3 zones dunaires :
- 1. La dune littorale sur les parties nues et mobiles du pied de la dune, sur une lisière de 300 mètres de largeur au-dessus la laisse de mer.
On y plantait des Oyats.
Ce chiendent maritime aussi appelé « gourbet », ne progresse que dans la zone de sables mouvants proche du littoral .
Il résiste à l’ensevelissement par le sable grâce à des racines très profondes et se caractérise par sa spécificité de se multiplier verticalement de proche en proche par « drageonnage» pour fabriquer de nouvelles touffes.
- 2. La zone d’ensemencement des pins maritimes.
C’est au-dessus de cette bande d’oyats que débutèrent les premiers semis de pins maritimes.
Brûlés par le vent salin ou dévorés par les lapins ... les premiers résultats furent décourageants.
- En 1839 devant cet échec, le Conseil Général de la Vendée exprima le désir « que des conducteurs expérimentés pris dans le département des Landes soient envoyés en Vendée et chargés de faire exécuter les travaux sous la surveillance des ingénieurs ».
Il fut décidé que « l’ingénieur chargé spécialement de ce service soit envoyé visiter les localités ayant obtenu les meilleurs résultats pour étudier leurs méthodes d’ensemencement ».
Les techniciens landais lui firent découvrir les moyens de freiner le mouvement du sable en érigeant des palissades ou des clayonnages qui ralentissent le flux d’air provocant à leur pied une accumulation du sable et la formation d’une dune artificielle.
-Soit par des palissades disposées parallèlement au rivage: elles bloquaient le sable volant et progressivement s’ensevelissaient.
- Soit par des clayonnages constitués de pieux de 2 mètres enfoncés dans le sol, enlacés par des branchages sur 50 cm de hauteur.
-À partir de 1840, on applique en Vendée la procédure suivie dans les dunes mobiles des Landes .
Au lieu de planter, on sème à la volée un mélange de graines de pins maritimes, d’oyats, d’ajoncs et de genêts que l’on protège par une couverture de branchages.
Parmi les matériaux employés dans la couverture, les meilleurs sont le genêt et l'ajonc puis viennent les branches de pin.
La réussite des premiers semis se confirme enfin.
3. la zone du versant terrestre à l’abri de ces lignes littorales de défense.
A croissance très rapide, les pins maritimes vont pouvoir s’épanouir mais demandent à être souvent et largement dégagés.
Vivant dans un sol pauvre, ils doivent pouvoir étendre leurs racines et bénéficier d’espace et de soleil.
Dès les premières années, ils vont bénéficier d’un débroussaillement enlevant les genêts, ajoncs et ronces, nuisibles aux jeunes pins puis viendra le temps de limiter leur densité par des éclaircies.
Les pins de première ligne sur la façade littorale sont déformés par le vent et le frottement des grains de sable. Cette zone des « arbres martyrs » aux troncs ployés, aux racines partiellement découvertes assure le rôle tampon protégeant les lignes du versant terrestre des embruns et du cinglage.
Ce premier rideau est souvent renforcé par des plantations de tamaris ...
...ou de chênes verts dont les sommets arasés seront aussi modelés par le vent.
C) LA NAISSANCE DE LA FORÊT
- Dès 1841, les autochtones sont convaincus de l’efficacité des travaux.
- En 1844, un spécialiste local de la végétation dunaire, estimait qu’on obtiendrait « en moins de 20 ans des zones couvertes de bois touffus qui seront des abris tutélaires ».
Quelques années plus tard cet avis fut confirmé par Cavoleau, secrétaire général de la préfecture de la Vendée : « on a tout lieu de croire que les sables mouvants des cotes de la Vendée sont consolidés et fixés de manière à empêcher l’invasion du sol productif. »
Par la loi du 19 juin 1857, NAPOLÉON III imposa à toutes les communes de boiser leur territoire pour fixer le sable et de privatiser leurs terrains communaux sous condition que les nouveaux propriétaires garantissent des travaux de plantation sur ces sols.
- En raison de la réussite des travaux réalisés dans les communes test de La Tranche et de Longeville, l’administration autorisa l’ensemencement des autres dunes vendéennes.
- Entre 1836 à 1862 les Ponts et Chaussées boisèrent en Vendée 1 500 hectares, et l’Administration forestière 2 500 hectares :
-Le pin maritime, essence de fond, représenta 75 % du boisement.
-Le chêne vert (10 %) constitue le sous étage dans les zones de terrain caillouteux et aride du littoral jardais.
Il aurait été implanté depuis des siècles pour récolter le Kermès - cochenille, parasite servant à produire la teinture rouge écarlate des étoffes et des enluminures.
-Çà et là, 2 % de pin noir d'Autriche et 12 % de feuillus (Robiniers, peupliers, frênes, ormes, érables et acacias) vinrent interrompre la monotonie du massif.
La régénération naturelle des pins maritimes était assurée lors des coupes par l’abandon des houppiers chargés de cônes sur le sol.
Sous condition de débroussaillage des genêts, des ronces et des ajoncs, cette procédure simple suffit à provoquer un ensemencement et une levée spontanée.
Afin d'éviter la propagation du feu d'une parcelle à l'autre et d'y accéder en cas d’incendie, les pins furent semés ou plantés en ligne et entretenus de grands pare-feu d’une trentaine de mètres de largeur.
Jusqu’alors sous occupé par les hommes en raison des dangers de la migration dunaire ou de la submersion marine, l’espace dunaire entre dans une époque de mutation économique à partir de la fin du XIXe siècle.
LA FORÊT ET SA PLACE DANS L’ÉCONOMIE TRANCHAISE
La forêt va être à l’origine de tous les stades de l’évolution de l’économie tranchaise.
1°LA FORÊT PROTECTRICE ET SOURCE D’EMPLOIS
La disparition du risque d’ensablement par la fixation dunaire va modifier la perception collective de ce territoire littoral.
A) - L’exploitation du bois
La gestion de la forêt du domaine public consistait à faire vieillir les pinèdes jusqu’à 75 ans pour récolter du bois d’œuvre en les éclaircissant tous les 5 ans.
Surveillance et protection, semis, débroussaillage, abattage, débardage et transport créèrent de l’embauche et apportèrent des emplois nouveaux.
Les gardes forestiers étaient souvent d’anciens militaires engagés reconvertis dans le service des Eaux et Forêts.
Leur travail était très diversifié : pose de clayonnages en bordure du domaine maritime, plantation d’oyats, éclaircissement des semis et élagage des branches basses des jeunes pins, coupes de bois, surveillance, avertissements et procès-verbaux aux propriétaires d’animaux paissant sur la dune.
Pour des tâches ponctuelles, on embauchait quelques employés occasionnels.
Le 7 septembre 1866 le conservateur des Forêts autorisa la construction de la Maison Forestière de la Tranche au Corps de Garde.
« Je vous autorise à faire construire la maison forestière à la pointe du Chiquet sur la dune, derrière la caserne des canonniers garde-côtes qui est une ruine, ensevelie à moitié sous le sable. Ces matériaux doivent servir à la construction. »
Les pierres de démolition des fondations de cette ruine et la moitié de la couverture en tuiles de pays de sa toiture furent en effet utilisées pour cette nouvelle construction. « Je considère cette maison comme devant être affectée au logement d’un garde chargé de l’entretien des palissades. »
On comptait alors deux gardes sur le territoire de la commune, dont un au hameau de la Faute.
Ils dépendaient d’un brigadier résidant à la maison Forestière du Rocher à Longeville.
Outre la création de ces emplois de fonctionnaires, tous les tranchais même les plus pauvres bénéficièrent de cette manne forestière.
Munies d’une autorisation préfectorale, les veuves de guerre furent autorisées à ramasser le bois mort pour faire des fagots de bois de chauffage.
Rien ne se perdait, même pas les aiguilles de pins appelées «frétilles».
Elles étaient ramassées avec des fourches en bois puis vendue à l’hectolitre comme allume-feu.
Les enfants grimpaient dans les arbres pour cueillir les pommes de pin vertes ou les ramassaient au moment de l’abattage.
La collecte était rassemblée à la maison forestière de Longeville ou les cônes étaient étalés sur une vaste aire cimentée pour le séchage. Les graines de pins, les «pignons» stockées pour être semées étaient commercialisées sous contrôle strict de l’Administration des Eaux et Forêts.
Les jeunes récupéraient les cônes vides qu’ils revendaient pour allumer le feu.
Dans les parcelles privées la gestion était à plus court terme.
Les coupes à blanc dès que les pins pouvaient être commercialisés pour donner des étais de mines étaient fréquentes.
Elles permettaient surtout à ses propriétaires de couvrir leurs besoins en bois de chauffage, bois d’œuvre pannes et volige pour l’entretien de leurs maisons et pour celui de leurs lignes de bouchots.
Les scieries de la casse des Casserottes à la Terrière et de la Saligottière eurent des durées de vie éphémère.
Leur matériel fut racheté par des charpentiers locaux.
B) – Le gemmage
La collecte de la résine resta à la Tranche une activité marginale qui s’étendit de 1930 à 1950.
Les rares familles de gemmeurs tranchais étaient originaires des Landes, berceau d’une longue tradition de résiniers.
Elles obtinrent des concessions situées à la lisière de la forêt, à l’emplacement du Parc des Floralies et de la plaine des Mourat.
Quatre ans avant d’être abattus, les Eaux et Forêts marquaient d’une pastille ronde « E/F » les arbres les plus vieux qui devaient subir un «gemmage d’épuisement».
En février, le gemmeur effectuait avec un outil coupant, un «écorci», le «pelage» de l’écorce superficielle sur une hauteur de 60 centimètres la première année. Il était élargi de 70 cm par an et atteignait 3 mètres à l’abattage.
Et au pied de l’arbre, il pratiquait une saignée de 10 centimètres, «la care» ou un pot de terre cuite était maintenu par une lamelle de zinc.
Un pin produisait 1 litre 5 à 2 litres de résine par an. La récolte était stockée dans des bidons métalliques avant d’être expédiée vers une distillerie pour être transformé en essence de térébenthine ou en colophane pour la fabrique de colles et de vernis.
Localement on utilisait aussi la résine mélangée à du saindoux pour fabriquer « l’Ingré » une crème pour se protéger les mains du froid lors de la récolte du goémon.
C) - L’activité viticole dans les enclaves forestières
Avant la plantation de la forêt, quelques vignes survivaient dans les dépressions dunaires mais étaient périodiquement envahies par le sable.
À partir de 1860 les Tranchais qui avaient participé à la plantation des oyats et aux semis des pins bénéficièrent de la part de l’État du droit de cultiver des enclaves surbaissées disséminées dans la forêt, nommées «casses» ou «conches».
Elles vont représenter la moitié des terres cultivées communales.
En raison de la pauvreté du sol et de l’éloignement de la nappe phréatique, la vigne était la seule culture possible dans ces parcelles de sable chaud.
En 1885, la destruction des riches vignes de la plaine par le phylloxéra offrit à ces «casses dunaires» un atout économique.
Des cépages résistants et peu exigeants, le Noah, l’Othello ou le Baccho colonisèrent les « conches ».
En 1890, 65 hectares de surface viticole avaient été plantés.
La production familiale pour une surface moyenne de 40 ares pouvait atteindre 1 500 litres.
On distillait une partie de la récolte pour faire de l’eau vie utilisée comme désinfectant des plaies pour les hommes et les animaux, puis on préparait religieusement le célèbre pineau.
L’excédent de la récolte était expédié par le port de l’Aiguillon à des négociants pour des coupages.
Agriculteur, artisan ou commerçant, chaque Tranchais possédait sa vigne et faisait un petit vin iodé et «acidulé », faible en degré.
La cave était le lieu de convivialité où l’on recevait ses amis et la période des vendanges, un temps fort de la vie du village.
À partir de 1930, la crise agricole mit fin à cette récente euphorie économique .
La chute des exportations maraîchères et viticoles signa le début du déclin de l’agriculture tranchaise.
Après l’effondrement du cours des oignons par la concurrence de la production syrienne, les vins d’Algérie et du midi, moins acides, supprimèrent les débouchés des excédents de la production locale.
Dispersées en forêt, difficiles d’accès et divisées par les héritages, les parcelles de vignes furent progressivement abandonnées en friche et elles furent colonisées par les sapins et les chênes verts.
Au nombre de 1 000 agriculteurs en 1900, il passa à 500 en 1939.
Heureusement, dès 1850 des notables luçonnais attirés par l’ensoleillement et la luminosité exceptionnelle de la côte avaient découvert les richesses de ce paradis totalement isolé, qui proposait alors des vacances de rêve entre l’océan la forêt et les marais.
En revanche l’absence de réseau routier et les difficultés de traverser la rivière à l’Aiguillon en barque faute de pont ne favorisaient pas l’accès au village.
Se rendre à la Tranche relevait de l’expédition !
Pour conserver la forêt comme moteur de l’économie locale, les tranchais vont lui trouver une nouvelle vocation…
2° LA FORÊT SOURCE DE RECONVERSION : LES PREMIERS ESTIVANTS
Depuis 1850 quelques rares estivants étaient adeptes de séjours estivaux à la Tranche.
Attirés par la douceur du climat, les premiers estivants vacanciers avaient découvert la diversité des trésors tranchais : les bains de mer en cas de beau temps, l’abri sous les arbres de la forêt les jours venteux, les activités de pêche et de chasse des marais.
En revanche l’absence de réseau routier et les difficultés de traverser la rivière à l’Aiguillon en barque faute de pont ne favorisaient pas l’accès au village.
Se rendre à la Tranche relevait de l’expédition.
Hébergés chez l’habitant, les estivants louaient une partie de leur logement et accompagnaient leurs hôtes au rythme des sorties de pêche, de chasse et des traditionnelles parties boules en bois du dimanche.
Progressivement intégrés à la « famille tranchaise » ils apprenaient à débusquer les crevettes sous les rochers, à chasser lapins et pigeons en forêt ou à pêcher des anguilles dans les marais.
Malgré la création de la ligne du petit train Luçon – l’Aiguillon, en 1901, il faudra attendre 1911 pour que l’ouverture du pont traversant le Lay ouvre la première voie d’accès permanente.
Cette même année, la mise en vente par le Domaine Maritime de la dune de la Grande Plage va donner à ces pionniers l’opportunité de réaliser leur rêve : Construire des chalets "vue sur mer".
En 1926 la société immobilière LAME créé le parc de la Grière, premier lotissement de 15 hectares aménagé en forêt.
Le promoteur proposa la vente de 120 parcelles situées de chaque côté de voies transversales d’accès à la plage à travers la forêt et les dunes.
Le profil de ces notables « estivants » peu enclins à partager leur paradis restera le même jusqu’en 1930.
Toutefois, la découverte des vertus thérapeutiques de la forêt va contrarier leur refus de partage.
La demande de ce patrimoine forestier sous prescription médicale va ouvrir la porte à un nouveau débouché pour l’économie tranchaise.
3° LA FORÊT, PATRIMOINE SANITAIRE ET THÉRAPEUTIQUE
C’est l’état sanitaire déplorable des grandes villes qui fut à l’origine du boom économique du littoral.
A cette époque la toxicité du milieu de vie était à l’origine de la plupart des maladies urbaines. Les rejets industriels, l’absence de récupération des eaux ménagères mélangées aux eaux pluviales polluaient le quotidien des populations urbaines et engendraient de multiples pathologies
Faute d’être entendu sur ses mises en garde et sur l’amélioration de l’insalubrité environnementale, le corps médical incita les malades à choisir des séjours loin de leurs cités polluées.
En effet, le constat des vertus thérapeutiques du soleil, de l’air pur et les senteurs balsamiques de la forêt sur les convalescents et les enfants de santé fragile va faire la promotion des cures aux bains de mer sous prescriptions médicales.
Cette mode toucha dans un premier temps les populations aisées, les aristocrates et la grande bourgeoisie.
Les premières stations balnéaires attirèrent des malades venus se refaire une santé.
De plus, de nombreuses agglomérations de grandes villes vont créer des centres aérés sur le littoral de la Vendée.
L’accompagnement des enfants malades devint la raison de séjours familiaux à la côte.
En 1929, la municipalité de la Tranche, consciente de l’apport économique essentiel des bains de mer pour la localité, va jouer la carte de l’accueil des centres de convalescence d’enfants pour des séjours thérapeutiques dans les pins.
En décembre 1931, 20 ans après l’autorisation de construction des chalets dans les dunes de la Grande Plage, la commune cède 3 200 m2 de la forêt de la Terrière à la ville de Savigny – sur – Orge pour implanter une colonie de vacances permettant aux enfants de familles modestes de découvrir les bienfaits du bord de mer.
Ce premier centre d’accueil ouvrira l’été 1932 accueillants 120 enfants puis 200 l’année suivante.
Après la vente de la parcelle boisée du Parc de la Grière, c’est la seconde concession à la politique de défense de la forêt élaborée depuis l’époque des premières plantations.
Puis suivra à la Grière, la transformation de l’hôtel Bellevue en Maison de Vacances des écoles publiques de la Vienne.
La politique d’urbanisation dans la forêt va se poursuivre.
À la même époque, le centre de vacances de l’Alouette aux Conches suivis de la construction du préventorium de Longeville votée par Conseil général pour combattre le fléau de la tuberculose sont construits et ouvrent dès juillet 1934.
Si la forêt possède toujours une fonction prioritaire de protection, la production de bois est devenue un objectif secondaire.
Il va falloir adapter la politique communale à une nouvelle donne économique.
4° LA FORÊT PATRIMOINE TOURISTIQUE
Le tourisme familial puis le tourisme social né des congés payés, vont à nouveau modifier le quotidien tranchais et parfois être source de conflits.
Cela durera de 1935 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Le tourisme gagne du terrain au détriment de la forêt et des dunes mais redonne du travail aux bras souvent peu qualifiés libérés par l’agriculture en crise.
A ) Le tourisme familial
Les stations balnéaires naissent alors sur tout le littoral Vendéen.
En 1931 La Tranche recevait déjà 3 000 estivants dont 800 à la Faute.
Les estivants pouvaient trouver à louer des chambres chez l’habitant dans des maisons particulières pour des séjours d'une ou deux semaines.
Les pensions de famille accueillaient des familles bourgeoises.
Grâce au développement l'hébergement en camping qui à cette époque nécessite peu de matériel, le tourisme estival va prendre un nouvel élan. La légèreté de l'équipement convient à des familles populaires qui, faute d’avoir une automobile, se déplacent en train, en autobus ou à vélo.
D’abord en camping sauvage, dans les dunes ou en forêt : chacun plantait sa tente près d’un point d’eau et creusait des feuillets.
Pour éviter l’anarchie des implantations dans les dunes et la forêt les autorités imposèrent pour des raisons sanitaires la création d’emplacements municipaux aménagés : ainsi naquit le camping municipal du Vieux Moulin.
Le Syndicat d’Initiative créé en 1938 pour promouvoir la station, jouera un rôle prépondérant dans l’adaptation communale au tourisme naissant :
- La nomination des rues.
- Le ramassage estival des ordures ménagères et le nettoyage des rues.
- La création d’un marché hebdomadaire assurant un débouché pour la production maraîchère locale
- Le bureau de poste.
- L’aménagement de la voirie de déserte de la plage, de la forêt et des chalets du bord de mer.
Les décrets d'application de la loi sur les congés payés vont modifier l’avenir des communes du littoral.
B) Le tourisme social
La réduction du temps de travail laisse progressivement aux classes moyennes et populaires le temps de partir en vacances créant un mouvement de démocratisation du tourisme.
Les deux semaines de congés payés par an vont permettre à des centaines de milliers de personnes de prendre pour la première fois de leur vie des vacances.
Les plages vendéennes jusque-là réservées aux bourgeois et aux notables voient affluer les salariés de la région parisienne bénéficiant des billets de congés payés à tarif réduit sur les chemins de fer.
La jeunesse ouvrière et étudiante, peu argentée, se met à parcourir les routes, à fréquenter les plages, à vivre sous la tente et peut bénéficier de l'hébergement en auberge de jeunesse.
Pour satisfaire les exigences de ces populations urbainesles villes et les villages d’accueil durent s’équiper.
Les vacances sont un moyen d’ éduquer et de socialiser les jeunes.
Les organisations laïques, catholiques et communistes créent des mouvements de jeunesse pour encadrer la jeunesse des classes populaires.
Ces jeunes, en raison de la concurrence des mouvements et de leur milieu social d’origine, se côtoient sur les lieux de vacances sans se fréquenter.
Encadrés par leurs moniteurs, ils se rendent à la plage en chantant des chants de marches militaires pour les uns, l‘Internationale pour les autres.
Dans les dunes et la forêt, pensions de famille, hôtels et cafés sortent de terre.
Sous la pression touristique, les dunes, les casses et les parcelles forestières privées vont progressivement être urbanisées.
La déclaration de guerre va donner un coup de frein brutal à cette dynamique touristique.
C ) le tourisme de masse
Après une période d’après-guerre difficile l'augmentation du nombre de semaines de congé annuel, l'élévation du niveau de vie et le développement du parc automobile vont entraîner un retour massif vers le littoral.
Paradoxalement, le tourisme balnéaire va contribuer à dégrader la qualité de l’environnement qui était à l’origine de son attractivité.
Les Eaux et Forêts vont céder des parcelles boisées sur lesquelles vont naître 5 nouveaux parcs résidentiels :
- Le Parc des Nolleaux en 1951,
- Le Parc SAINTE -ANNE en 1954,
- Le Parc des Jards et le Parc de la Pointe du Rocher en 1956
- Et enfin le plus important, le Parc Clémenceau en 1957 sur une zone de trente hectares divisé en 314 parcelles.
L’espace construit se densifie le long des voies transversales d’accès aux plages. Routes et constructions mettent en péril les surfaces dunaires et boisées
Dans la décennie 1970-1980, le déferlement estival sur la forêt et les dunes va atteindre son apogée.
En 1970, le promoteur Merlin obtint l’autorisation de construire dans les dunes de Saint Jean de Mont des immeubles de plus de 5 étages et des équipements, bars, discothèques, restaurants de plage et équipements sportifs, destinés à satisfaire les besoins des baigneurs.
Pour protéger la Tranche de l’ambition des promoteurs, le conseil municipal approuva un règlement d’urbanisme local interdisant sur le territoire communal toute construction de plus d’un étage pour les maisons particulières et de 2 étages pour les résidences hôtelières.
Grâce à ce règlement, lorsqu’on survole les 13 kilomètres de sa façade maritime, on voit que c'est la seule commune du littoral dont les immeubles ne dépassent pas la hauteur des pins.
La construction de nouvelles villas se développa donc sur le mode horizontal amenant à découvrir un autre inconvénient : l'étalement des zones urbanisées.
Le long de la route de la plage de la Terrière à travers la forêt, les vignes abandonnées des casses se lotirent. La casse à Poiraud et la casse d’Espagne s’urbanisèrent. puis, sur la route du phare, la casse des Cabanes devient le lotissement des Quichenottes.
Le remembrement des parcelles privées disséminées dans la forêt et la création d’Associations Foncières Urbaines de la zone forestière du Phare en 1979 suivie de celle des Cabanes (futur lotissement des Quichenottes) vont rendre constructibles des surfaces de dunes et la forêt.
Sous condition de conserver 50 % des surfaces en zone forestière, et pour celle du Phare,de prendre en charge l'entretien de 35 hectares de dunes et les accès à la mer, les propriétaires de parcelles obtirent le droit de viabiliser et de construire.
Sous l'influence des guides touristiques et des affiches publicitaires, le flux des touristes augmenta sur la côte durant la saison estivale au bénéfice de l’économie tranchaise.
La population de la commune passa de 2700 habitants en période hivernale à 120 000 au mois d’août. Les résidences secondaires représentèrent 80 % des habitations de la commune.
En 1994, les permis de construire délivrés atteignirent le nombre record de 380.
L’inadaptation des réseaux, notamment du traitement des eaux usées face la croissance de l’urbanisation et les conséquences de la fréquentation touristique sur une forêt encore fragile inquiétèrent les Eaux et Forêts.
La prise de conscience du risque de disparition de la forêt va entraîner une démarche collective :
La loi Littoral imposa le libre accès au rivage par la création d’un sentier littoral ouvert au public.
Le Conservatoire du littoral encadre l'aménagement de la côte pour la protéger des excès de la spéculation immobilière et cherche à favoriser un tourisme rétro littoral.
La forêt associée à l’océan et aux marais devient un capital environnemental communal et se trouve intégrée en grande partie dans le site Natura 2000 du Marais Poitevin.
Le rôle des forestiers a changé : l’entretien reste une part prépondérante de leur travail mais les objectifs principaux sont devenus la protection des milieux et l’accueil du public.
Depuis 2015 , après avoir estimé le potentiel de constructions annuelles à 80 logements, déla municipalité décida de freiner l’extension sur les zones boisées et les dunes en priorisant la restauration des maisons anciennes, en comblant « les dents creuses » et en encourageant la division parcellaire au sein du tissu urbain de la commune.
Créé en 2016 le Comité de Massif qui associe l’ONF, les collectivités territoriales et les associations propose une gestion forestière durable en différenciant des sites d’accueil et des zones protégées.
Plusieurs itinéraires parcourent la forêt entre Jard-sur-Mer et La Faute-sur-Mer :
- Le sentier côtier de randonnées,
- La piste cyclable de 19 km serpente entre plages et dunes boisées dotées de nombreuses aires de pique-nique.
- Le site de la pointe d’Arçay est devenu une réserve biologique et un outil pédagogique.
Le risque d'érosion par piétinement dunaire reste en outre le même que par le passé.
De fait, pour permettre de concilier la croissance de la fréquentation touristique et la préservation d'un patrimoine écologique fragile, le public doit accepter la contrainte d’être guidé à travers les 330 ha de la forêt domaniale par des itinéraires balisés et délimités par des clôtures.
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