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Histoire Maritime du littoral du sud de la Vendée
24 février 2023

PUBLICATION : LES BOUCHOTS DE LA BAIE DE L’AIGUILLON DE LEUR ORIGINE A LA MYTILICULTURE INDUSTRIELLE

   LES BOUCHOTS DE LA BAIE DE L’AIGUILLON

DE LEUR ORIGINE A LA MYTILICULTURE INDUSTRIELLE 

          

     1° L’ORIGINE DES  BOUCHOTS ET LEUR EVOLUTION

 

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Créés au Moyen Âge, les « bouchots » existaient dans les communes  de Charron, Esnandes et Marcilly, sous forme  pêcheries pour capturer du poisson. La récolte des huitres et des moules qui se développaient sur les piquets représentait un appoint alimentaire pour les pécheurs.

 

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Ces pêcheries  furent accusées   de provoquer l'envasement de la baie et de créer  des  dangers pour la navigation.

L'administration maritime imposa en 1853   de les remplacer par des bouchots plantés en lignes parallèles, exclusivement réservés  à l'élevage des moules.

 

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L’interdiction de ces parcs donna à la profession de boucholeurs ses lettres de noblesse. Longtemps  considérée comme une occupation d'appoint, la profession était enfin reconnue.
A partir de 1858 tous les boucholeurs eurent un statut légal reconnu par la République Française : ils devinrent inscrits maritimes, membres de la Marine Nationale.

 

 

Légende et réalité historique sur l’origine des bouchots 

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La légende raconte  qu'en 1246, un marin irlandais du  nom de Walton s’échoua  après le naufrage de son navire dans la baie de l’Aiguillon.Il s’installa  sur le rivage de Charron avec quelques moutons sauvés du naufrage.

 

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Pour survivre, il tendait des filets, appelés localement « allourets »,  pour capturer des oiseaux de mer.Il constata que les moules se fixaient naturellement  sur ses piquets d'amarrage et grossissaient rapidement.

 

 

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Suite à cette découverte, il aurait eu l’idée  d'implanter des pieux reliés par des clayonnages pour les cultiver.

Ainsi seraient nés les premiers « bouchots ».

  

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Il aurait récolté sa pêche grâce à un bateau primitif de son invention « l'accon » fait de quatre planches qu'il  poussait au pied  pour se déplacer  sur la vase.

 

 

 

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Bien que souvent reprise au XIXe siècle, cette version aurait  été créée de toutes pièces en 1835 par Charles d'Orbigny ,médecin d'Esnande , pour faire échec au projet d'un  banquier parisien, Monsieur Delamare , qui sollicitait de l'État une concession gratuite sur l'ensemble de la baie de l'Aiguillon pour  assécher les terrains et les rendre cultivables.

 

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Ce projet mettait en péril la profession des pêcheurs implantés dans les trois communes du versant  charentais. Pour plaider leur cause, il écrivit une lettre au gouvernement inventant cette légende destinée à prouver l'ancienneté séculaire de cette culture locale des moules  sur  bouchots  par une population modeste qui tirait  de cette activité sa survie.

 

La démarche d'Orbigny fut soutenue par l'opinion publique et les élus de toute la région.

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Son  but fut atteint : le projet d’asséchement fut abandonné.

Les bouchots survécurent,  se multiplièrent et colonisèrent toute la baie.

 

 

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Elle déclencha une curiosité à découvrir ce coquillage quasiment inconnu, jusqu'alors  consommé dans un rayon de quelques kilomètres en raison de ses contraintes  de conservation .

 

 

  2° LA NAISSANCE DU COMMERCE DES MOULES 

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Selon certains cartulaires des abbayes de Saintonge, le petit commerce  local des moules ramassées sur les moulières naturelles des estuaires  du Lay et de la Sèvre  subsistait depuis le 13è siècle.

Les seigneurs de Jard et de Charron  en transportaient dans leurs parcs pour les affiner.

 

La  renommée de la qualité gustative des moules qui se développaient sur les clayonnages   fit  naître un marché.

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La  loi de 1807  créa le principe de « concession sur le domaine maritime » .

L’Etat, nouveau propriétaire, concédait  aux boucholeurs, par bail nominal, l’utilisation de l’estran et percevait  des droits de transaction lors  des ventes ou des  transmissions après décès.

Compte tenu des contraintes  sanitaires, le commerce des moules se limita à une diffusion loco - régionale  pendant un siècle et demi.

 

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En réduisant les délais de transports, l’arrivée du train à La Rochelle en 1857  révolutionna  le marché. Le chemin de fer permit d'élargir la zone de chalandise à l'ensemble du territoire national  faisant  naitre une activité  nouvelle dont  la désignation n’apparaitra qu’en 1890 : "la Mytiliculture".

 

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C’est en cette fin de XIXe siècle  que les boucholeurs charentais, après avoir saturé   l’estran de leur  périmètre Charron - Esnande - Marcilly  sollicitèrent  et obtinrent  des  concessions sur le littoral sud - vendéen s’étendant de la pointe d’Arcay à la Tranche.

  

 

 3°  LE METIER DE BOUCHOLEUR AIGUILLONAIS A SON ORIGINE. 

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Bien qu’apparus  dans les vases  de  la  baie , les premiers bouchots à moules des habitants de l’ Aiguillon n’apparaitront qu’à la fin du XIXe siècle.

 

 

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Les premières lignes furent plantées près du rivage par les boucholeurs de l’Aiguillon au  début du XXe siècle. Elles étaient  accessibles à pied à marée basse ou par grand coefficient pour les plus éloignées, avec des accons.

                                                        

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« Pour se rendre à leurs  bouchots souvent distants d'une lieue, ils utilisaient  des embarcations primitives aussi appelées « pousse- pied » ou « accons ».

 

 

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« Ils plaçaient  un genou au fond de l'accon, posaient leurs  deux mains sur les bords et se servaient de la jambe libre chaussée d'une longue botte  pour plonger le pied au fond de la vase.…Ce pied agissait  en poussant et faisait   fonction  de rame et de gouvernail. »

 

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Le  7 janvier de l'an 1914,  les boucholeurs  qui possédaient  des concessions domaniales de pêche sur la commune  se réunirent   pour « défendre  les intérêts industriels et professionnels des adhérents ».

Ils créèrent le Syndicat des boucholeurs de l'Aiguillon-sur–mer. En assemblée générale plénière, ils désignèrent  leurs représentants. 

 

pour extrations pour Marc

 

Au terme de la première guerre mondiale l'inscription maritime dénombrait à l'Aiguillon 180 pêcheurs pour 84 bateaux d'une taille moyenne de 2 tonneaux .

 

 

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Un bon boucholeur entretenait  dans son année un  kilomètre de  bouchots dont :

 - 300 à  400 m de bouchots naissains.

 -500 à 600  m de bouchots de grossissement. 

 

 

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Depuis plus d’un siècle, il  n' existait  plus que des bouchots  plantés  en lignes,  perpendiculaires  au  rivage  et  séparées entre elles de 25 mètres.

 

 

Ces lignes  avaient des fonctions différentes : 

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- Les "pieux de captage"  ou  "pieux  d'aval", les plus au large. Leur  but était de collecter le dépôt  naturel  du naissain. Au nombre de  120 maximum, ils étaient répartis sur deux rangs. Ils étaient souvent en pin maritime car l’écorce rugueuse favorisait la fixation des larves. Leur  durée de vie était de trois ans.

 

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- Les "pieux  de grossissement" du milieu ou « bouchots miloins »

Ils étaient en chêne et moins nombreux (80 à 90 pieux par ligne sur un seul rang). Séparés de 60 à 70 cm, on y accrochait les « poques » de naissain collecté au printemps sur les pieux de captage. 

Leur longévité était de 6 à 7 ans.

 

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Jusqu’en 1950, ces bouchots d’élevage étaient équipés de"clionnages" faits de   fascines de châtaigniers disposées horizontalement sur lesquelles étaient fixées les poches de naissain .

 

 

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D'autres étaient  entourés verticalement de branchages qui maintenaient les poches contre les pieux ( le "catinage") .

 

 

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les bouchots d’amont, les plus proches du rivage : Ils avaient l’avantage d’être accessibles à pied et par faible coefficient de marée mais leur rendement était très médiocre en raison de leur faible temps d’immersion, de leur exposition aux variations de température et surtout de  l’envasement.

 

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La plupart des concessions hautes furent abandonnées ou converties à l’ostréiculture.

 

 

 

 4 ° LE TRAVAIL DES BOUCHOLEURS AU RYTHME DES SAISONS

* PREMIERE ETAPE :  LA PREPARATION DES  SUPPORTS, PIEUX ET FASCINES .

Attaqués par les parasites, les tarets, ou par les tempêtes, l’entretien des supports  était  une contrainte  permanente dont  les étapes étaient les suivantes :

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1) la préparation des pieux  à terre : De 5 mètres de longueur et d’environ 15 centimètres de diamètre, ils étaient importés de Saintonge ou de la forêt de Mervent. Coupés en début d’hiver, on conservait précieusement l’écorce  pour faciliter  la fixation du naissain. Stockés sur le port, leur extrémité la plus étroite était  épointée à la hache. 

 

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2) Le transport des pieux et des fascines se faisait :

- Soit par accouplement d’une yole  et de 2 ou 3  accons pour les lignes au large.

- Soit en charrette  pour les bouchots proches du rivage.

 

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 3) La plantation 

Initialement la plantation des pieux s'effectuait à la main. C’était un travail harassant  s’étendant des mois de janvier à avril.

Sur les lignes  proches du rivage découvertes  à basse mer, on creusait  à la pelle un trou dans le sable  puis deux ou trois hommes se suspendaient et  exerçaient  un mouvement de va et vient.

 

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Au large le principe était identique mais  nécessitait  mer calme et  vent nul  pour enfoncer  ces pieux  dans la vase par le seul  poids d'un homme qui se balançait tout en exerçant  un mouvement de rotation. Il le tournait à la façon d'une vis, avec un cordage appelé « estrope », et finissait le travail  à coups de gros maillet  en bois. Gênés par les moignons des lignes anciennes, deux hommes enfonçaient péniblement  20 pieux par marée.

 

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4) la fabrique du clayonnage des pieux  de grossissements  se faisait  en fonction des besoins. 

 

 

 

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Les clayonnages constitués  de longues perches de châtaigniers ou de tamaris étaient transportés sur des accons.

 

 

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La mise en place se faisait  en les « tissant » devant et derrière chaque pieux et  en ligaturant les deux extrémités par des liens d’osier.

 

 

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En cours de saison, on  affalait les perches  du  haut vers le  bas pour favoriser la croissance des moules découvertes  à basse mer. Il  fallait 20 heures pour «habiller» un bouchot de grossissement de 50 m.

Cette technique était  coûteuse  en  main-d’œuvre  mais aussi en matériel en raison  du  prix des fagots de châtaigniers. 

 

 * DEUXIEME ETAPE :  L’ENSEMENCEMENT PAR LE NAISSAIN . 

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Le  naissain  poussait  spontanément sur les pieux de captage situés au large. Les  moules les plus superficielles grossissaient rapidement et avaient  tendance à se détacher. Elles  formaient une gaine  : la « pelisse » qui recouvrait  une seconde couche de moules plus petites.

 

 

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Le  "remuage"  consistait à récolter ces «pelisses»  et à les transporter  sur les lignes de grossissement. Les  moules de la seconde couche grossissaient  à leur  tour

 

 

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Le "garnissage " : Les "pelisses"étaient mises en petits paquets et emballées dans des poches fabriquées avec de vieux filets : "les poques ".

 

 

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Elles étaient alors déposées entre les clayonnages et attachées  avec des rameaux de tamaris appelé « tamarin ».

 

 

 

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Ce naissain nommé « renouvain » colonisait l’espace disponible et grossissait rapidement .

Pour couvrir la demande  croissante  en naissain,  les lignes de captage durent  être  déplacées  vers le large.

 

 

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En raison  de l’augmentation de la longueur du trajet, les accons seuls  ne suffirent plus. Apparurent  les "plates à fond plat", grées à la voile.

 

 

 

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Suivies des «canots», possédant  une dérive sur pivot relevable quand  le  bateau se posait  sur la vase.

Ces embarcations permettaient de trainer un ou plusieurs accons. 

 

 

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Apres vingt années de bons et loyaux services elles furent remplacées à partir de 1930 par les « pinasses » à moteur fixe équipées de moteurs- godille.

La navigation à voile disparut de la baie de l’Aiguillon.

 

 

* TROISIEME ETAPE : LA RECOLTE

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La taille marchande d’une moule de bouchot est atteinte en  deux ans. L’apparition de paquets de moules matures ayant  tendance à se détacher : les «  troches »  sonnait  le début  du   temps de la récolte.

La collecte se faisait de juillet au début de l’hiver, en dégarnissant les clayonnages des pieux de grossissement. Les branches les plus faibles étaient les premières à être dégarnies.

 

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Après rinçage dans des « paniers clissés », on  mettait  la récolte en tas  dans le fond des accons pour le retour.

 

 

 

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Puis, pour bénéficier du courant montant  dans le Lay pour rentrer au port on attendait l’arrivée du flot en pêchant des poissons avec un haveneau tendu à l’arrière des canots.

 

*  QUATRIEME ETAPE : LE STOCKAGE

 

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Pendant  les grandes marées, lorsqu’on avait pu dégarnir les lignes basses, on faisait étape sur les rives du Lay, pour vider le surplus de la  récolte dans des réservoirs  de stockage appelés «  les arches ».

 

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Ces réserves étaient des caisses à claire-voie de plusieurs  mètres de longueur sur 50 centimètres de profondeur immergées à mer haute.

Y était  constitué  un  stock pour assurer la continuité de la commercialisation  durant les marées de mortes eaux.

 

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Leurs vestiges sont encore visibles dans la vase de l'estuaire du Lay au lieu- dit «  Les Caves ».

 

 

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* CINQUIEME ETAPE: LA COMMERCIALISATION

La commercialisation commençait  à l'arrivée au port.

Les débarquements étaient animés.  

                                                                                                                                                       

pour extrations pour Marc

 

 

Les mareyeurs de Luçon et des Sables achetaient sur la cale  à l'arrivée des bateaux.

 

 

Capture Une part de la récolte était confiée aux femmes des pécheurs  qui la  nettoyaient  avant de partir en carriole dans les villages voisins pour la commercialiser. 

CaptureL’unité de mesure de ce commerce, initialement exprimée en volume, la  « lavée » correspondait au contenu d’un « panier clissé  ». 

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Elle fut d’abord transformée en litre et hectolitre avant que soient adoptées les unités de poids  en  kilogramme et  en tonne.

  

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L’autre partie était réservée à l’exportation et expédiée à Bordeaux, Poitiers ou Paris.

Pour favoriser la conservation de ces moules durant le transport, on conservait  le byssus. 

 

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Ces moules « non détroquées  » étaient chargées  dans de grandes panières de 50 kg, les « mannequins ».

 

 

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Puis elles étaient expédiées:

 * soit par ligne de chemin de fer à partir  de la gare de L’Aiguillon  par le « petit train » via Luçon.

 

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* soit par voie routière.

 

 

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A partir de 1950, les mannequins furent remplacés par des  sacs de jute.

 

 

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 * SIXIEME ETAPE : LA PREPARATION DE LA SAISON SUIVANTE :

En décembre il fallait préparer les bouchots à naissain pour la nouvelle  saison et décaper  toute la  surface de captage. Le reliquat de moules était retiré par grattage.

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* soit à la « demi-lune » munie d’un panier  métallique pour récupérer les moules restantes sur  la partie  des pieux immergés

  

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* soit à la «péchoire » pour éliminer les " balanes"

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 EVOLUTION DE LA CULTURE DES MOULES DEPUIS CETTE EPOQUE

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Il est loin le temps des accons en bois de 2m  poussés au pied dans la vase.

 

 

 

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Les  barges sont devenues des bateaux-usines . Elles sont maintenant  équipées  de motopompe, de  pêcheuse hydraulique, de laveuse – cribleuse, de téléphone et même  d’internet pour suivre les cours du marché  et prendre les commandes des clients. Un diplôme professionnel  de conchyliculture est imposé pour l’obtention d’une concession.

 

 

Les  impératifs saisonniers  sont  restés  les mêmes :

       - La plantation des pieux.    

       - La collecte du naissain.

        -La surveillance du  grossissement sur les  pieux  et  sur les  filières.   

        -La récolte et la commercialisation.

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L’évolution résulte de la démarche pragmatique de générations successives de boucholeurs, basée  sur une accumulation  d'observations individuelles et de  bon sens et d’adaptation permanente aux contraintes du milieu extérieur.

 

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En un siècle deux tendances avaient  dominé:

    -le déplacement vers le large imposé par l’envasement.

    -la multiplication  du nombre de concessions liée à l’augmentation  de la demande.

 

La crise de 1950:

La  multiplication  incontrôlée  du nombre  des pieux  provoqua  l’appauvrissement nutritif du milieu et la raréfaction du naissain.

La production de la baie de l’Aiguillon chuta de 50%.

Pour assurer la survie du domaine mytilicole, fut décidée la suppression de tous les pieux en surnombre.

Ces crises successives  firent  prendre  conscience  à tous  de la fragilité de l'équilibre du milieu  et permit  d'élaborer des techniques et des méthodes de gestion assurant la pérennité de la ressource à long terme.

Cette restructuration aboutira à la suppression d’un tiers  des lignes existantes sur l’ensemble du bassin.

La longueur totale des lignes passa de 532 à 410 kilomètres.

 LEXIQUE 

«accon» ou « pousse-pied » : bateau primitif  de 2mètres de longueur poussé avec une jambe  pour circuler sur la vase.

«arche » : réservoir en bois implanté sur le bord de la rivière pour conserver des moules  commercialisables pendant les marées de mortes eaux quand les bouchots ne sont pas accessibles.

«affaler» : descendre les clayonnages du haut vers le bas des pieux pour accélérer la croissance des  moules au cours de la saison.

 «balane» : petit coquillage enfermé dans une carapace  conique qui s’accroche à la coquille des moules.

 «barge» : embarcation à fond plat.

 - « batture»:dépôt de sédiments.

 - «byssus» : faisceau de filaments sécrétés par les moules pour se fixer à un support.

 « bouchots » : -Du Moyen- Age à la fin du XVIIIe siècle : pêcheries- écluses en bois munies de deux bras en  V

                         - Depuis le début du XIX siècle : pieux plantés en lignes perpendiculairement au rivage.

 «bouchots d’aval» : lignes de pieux plantées les plus au large pour capter le naissain.

 - « bouchots miloins» : lignes plantées à  mi-distance équipées de clayonnages et de catinages sur lesquelles on fixait les moules pour les faire grossir.

«bouchots d’amont» : lignes les plus prêt de la cote.

 «boudinage» : confection d’un boudin de petites moules dans un filet tubulaire en coton  de 15 centimètres de diamètre. Ces boudins sont enroulés  sur les pieux .En quelques jours les moules se fixent sur le support et le filet pourrit.

«catinage» : branches  de tamarin ou de châtaignier  fixées verticalement autour des pieux pour retenir les poques.

 «clayonnage» : branches de châtaignier fixées horizontalement sur  les pieux de grossissement pour fixer les poques de jeunes moules.

 « demi-lune» : outil épousant la courbure des pieux pour les nettoyer et obtenir une surface propre pour favoriser le captage.

 - « estrope» : corde servant à enfoncer les pieux en les faisant tourner.

 - « fascines » : branches de châtaignier reparties horizontalement de bas en haut des pieux de grossissement.

 - «garnissage» : fixation des poques sur les clayonnages.

 «grave» : sable.

 - «lavée» : unité de mesure du commerce  des moules utilisée au Moyen -Age qui correspondait au contenu d’un panier clissé.

 «litre» : unité de mesure du commerce des moules vendues au détail exprimée  en volume.

 «mannequin » : panier  en osier d’une contenance de 50 kilogrammes. Garni de paille, il servait au transport par voie ferrée ou routière.

 «marée de bouchots» : marée durant laquelle les tranchais se rendaient  sur leurs lignes de bouchots.

 «naissain» : jeunes moules se fixant sur les pieux de captage.

«panier clissé » : panier à claire-voie  grillagé qui permettait de laver les moules.

 «pelisse» : couche superficielle  de jeunes moules sur les pieux de captage.

 «pêchoire» : outil muni d’une épuisette grillagée pour récolter les moules de la partie immergée des pieux.

 «pinasse» : embarcation longue et étroite dépourvue de quille, utilisée pour le transport des pieux et la récolte des moules.

 - «poques» : poches fabriquées avec de vieux filets dans lesquelles on rassemblait les jeunes moules pour les placer sur les clayonnages ou sous les catinages.

 «remuage» : collecte  sur  les pieux de captage de la couche superficielle des jeunes moules qui se détachaient  pour en faire des  poques pour garnir  les pieux de grossissement

 - «renouvain» : repousse de naissain.

 «tamarin» : arbuste originaire d’Orient très adapté au sable du littoral. Les fines branches servaient à accrocher les poques sur les clayonnages.

 - «tarets» : parasites marins rongeant le bois des pieux.

 BIBLIOGRAPHIE

AUDOUIN Jacques : 1954 – La mytiliculture en Baie de l’Aiguillon (Sciences et Pêche).

BOIRAL Michel, FAGES Jacques et LAMY Philippe : Autrefois la Tranche (1900-1914, 1914-1930).

BOUHIER Abel : La mytiliculture en baie de l’Aiguillon et sur les rivages voisins (1960-1997) – Editions Norois 1998 n°179.

CAILLAUD René : La pisciculture en Vendée. Bulletin de la Société d’Emulation de la Vendée (1859).

CAVOLEAU J.A : Statistiques ou description générale de la Vendée  (3 tomes) 1844 – Editions Pays et Terroirs.

DARDIGNAC – FEUILLET Michelle : 1974 – Croissance des moules de bouchots dans la baie de l’Aiguillon. Conseil International pour l’exploitation de la mer.

DUPAIN : Les bouchots de l’Anse de Fouras. Revue des travaux de l’Office des pêches maritimes.

FAURE A. : Des concessions Administratives sur les dépendances du domaine maritime public en droit français. Thèse Paris 1876 Imprimerie Painchon.

FEIDEAU : La science appliquée à l’élevage des moules. Science et Vie n°162 décembre 1930.

GAUDILLAT Alain : Cartes de l’Ile de Ré – Editions Palatines.

GAUTIER : Statistiques de la Charente Inférieure 1839.

GOLICHON P. : La formation des crochons sédimentaire – Cas de la Point d’Arcay- Revue Géographique Physique et Géologique dynamique p 163-171 – 1985.

GOOGLE EART : Vue satellite La Tranche – L’Aiguillon.

LAMBERT : Les bouchots de l’Anse de Fouras. Archives IFREMER doc publication 1938.

LE BALETRIER A. : Manuel pratique d’ostériculture et mytiliculture. 1901 L.Mulo.

Les Vendéens et la mer : Editions du centre vendéen de recherches historiques.

LIEPPE Denis : Pêches et Pêcheurs du domaine maritime et des îles adjacentes de Saintonge, d’Aunis et du Poitou au XVIIIème siècle. Observatoire Européen de l’Estran – Editions de l’Entre-Deux-mers.

ORFILA Gérard : Droit de conchyliculture et de l’aquaculture marine 1990 – Editions Bordessoules.

Papy Louis : L’homme et la mer sur la côte atlantique de la Loire à la Gironde. Thèse de Doctorat – Editions Delmas 1941.

PAQUOTTE Philippe : Le marché de la moule en France. Evolution de l’offre et de la demande.

PERREAU A. : Photo de plantation d’un pieu à l’aide d’une motopompe.

Revue ostréiculture, Cultures Marines IV : La moule et la mytiliculture mai 1954.

ROY Pierre : Si l’Aiguillon m’était conté – 1992.

Science et Pêches : Bulletin n° 244 année 1975.

 

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  • Né au village de la Terrière en 1946 dans la maison de ses grands-parents, l’auteur y passe toutes ses vacances scolaires jusqu'à son entrée à la faculté de Médecine. Accompagnant, de jour comme de nuit et en toutes saisons, les anciens du village
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